Pourquoi je crois à la réincarnation
J'ai toujours été discrète concernant mes croyances
religieuses. Les seules choses dont j'accepte de parler en public sont
ma croyance en la réincarnation et le fait que j'ai été élevée dans une
famille catholique conservatrice bien que je ne le sois pas moi-même. Je
ne changerai pas ici. Je dirai seulement que je privilégie les
croyances basées sur l'expérience et non sur une quelconque Révélation.
Une telle croyance est toujours plus fortement enracinée puisqu'elle
fait partie de notre bagage de vie. On a une démonstration par la pratique. Selon moi, la réincarnation est basée sur l'expérience.
(Concernant
ma volonté de discrétion, même si j'utiliserais des noms de religions pour
plaire à ceux qui aiment les étiquettes, par exemple chrétienne-taoïste
avec un zeste de bouddhisme, je trouve que ça me mènerait à rien : ça ne
serait pas limité à ça et ça ne dirait pas ce que j'en fais, ce qui ne
regarde que moi. En fait, le terme panenthéiste serait plus approprié: quand on tombe dans le domaine de l'expérience, on
navigue dans le fonds commun de toutes les religions, l'expérience
spirituelle étant universelle et au-delà des croyances. D'ailleurs, il
arrive un moment où elle ne se verbalise plus et fait partie de
l'intimité).
Pour certaines expériences que
j'ai vécues, en particulier lors de mes voyages en Chine (1985) et en
Europe (1986), c'est la seule explication simple, élégante, allant de
soi. Je reconnaissais les endroits. L'argument des films, de la photo ou de la télévision ne tenait pas
la route dans beaucoup de cas. De même pour la facilité avec laquelle
j'ai fait l'apprentissage de l'écriture chinoise classique, pas mal
oubliée maintenant par manque de pratique. Enfant, ma mère me disputait sur la manière de tenir le pinceau lorsque je faisais de l'aquarelle: vertical comme les Chinois.
J'ai
aussi vécu une régression d'âge en 1985. Ça j'admets que c'est plus
contestable mais il y a des éléments que je ne veux pas dire parce que
trop personnels et qui plaident en sa faveur. Ça se passe sous
hypnotisme où on nous pose une série de questions :
Exemples de questions.
Vous êtes à une fête. Comment êtes-vous habillé?
- Costume de la noblesse et de la bourgeoisie du temps de la Régence française.
Quel sexe?
- Masculin.
Quel pays, quelle ville?
- La France, région parisienne.
Que faites-vous?
- Je joue du clavecin et fort habilement. Je suis claveciniste. Les gens qui m'écoutent sont debout. C'est dans un salon.
Au repas, dans quoi mangez-vous?
- Des assiettes de porcelaine fine avec des bordures à motifs.
Avez-vous des ustensiles? Si oui, nommez-les.
- Des fourchettes, des couteaux. C'est de l'argenterie ou de l'étain. Je perçois mal.
Vous êtes à une fête. Comment êtes-vous habillé?
- Costume de la noblesse et de la bourgeoisie du temps de la Régence française.
Quel sexe?
- Masculin.
Quel pays, quelle ville?
- La France, région parisienne.
Que faites-vous?
- Je joue du clavecin et fort habilement. Je suis claveciniste. Les gens qui m'écoutent sont debout. C'est dans un salon.
Au repas, dans quoi mangez-vous?
- Des assiettes de porcelaine fine avec des bordures à motifs.
Avez-vous des ustensiles? Si oui, nommez-les.
- Des fourchettes, des couteaux. C'est de l'argenterie ou de l'étain. Je perçois mal.
Et
ainsi de suite. En admettant que c'est vrai, je serais née vers 1683,
et je serais morte vers 1743, dans mon lit entouré de ma famille.
J'aurais voyagé au moins une fois dans le nord de la France et en
Angleterre. J'aurais été un personnage assez important pour jouer chez
des bourgeois ou des nobles mais pas assez pour avoir des serviteurs :
j'ai dû accompagner au moins une fois la servante au marché et j'étais
habillé d'un justaucorps et de culottes noirs, avec un tricorne de la
même couleur. J'ai cherché mon identité dans des manuels d'histoire de
la musique et sur internet mais j'ai rien trouvé. Ça veut rien dire. Le
clavecin était un instrument très populaire à l'époque. Beaucoup de
musiciens en jouaient. Je fais tout simplement partie de la grande
majorité n'ayant pas passé à l'histoire.
Ça ne
veut pas dire qu'en m'assoyant aujourd'hui devant un clavecin je vais
être capable de jouer un des concertos de Bach comme par science infuse.
Soyons sérieux! Le seul impact, c'est que si je veux l'apprendre, ou
apprendre à jouer d'un instrument similaire, ça va être plus facile.
L'expérience du passé va remonter à la surface en fonction des efforts
fournis maintenant et se réactualiser. C'est ainsi que j'explique la
douance, le talent naturel. Un Mozart, un Liszt, n'importe quel autre
enfant prodige, c'est qu'il vient avec des connaissances déjà acquises. À
un âge si tendre, où on n'est qu'une page blanche à écrire, ça ne peut
venir que d'une vie antérieure qui infuse le présent.
Si
vous avez lu Pierre Teilhard de Chardin ou Jean-Émile Charron, tous les
deux des scientifiques et des mystiques, la réincarnation s'intègre
très bien à leurs théories. Tous les deux ont cherché à concilier
science et religion. Teilhard était un anthropologue et son point de vue
était celui de l'évolution des espèces. Je ne me rappelle plus ce qu'il
en dit, mais pour moi ça cadre très bien. J'ai écrit ailleurs quelque chose sur lui. Charron était un physicien qui a
généralisé aux mathématiques complexes la théorie de la relativité
générale et ç'a des impacts surprenants sur le plan spirituel tout en
donnant une base scientifique à la réincarnation. J'exprime quand même quelques bémols à son propos dans mon autre blogue.
Je
ne crois pas qu'un humain puisse se réincarner en animal, en plante...
Je ne crois pas non plus que ce soit le privilège des seuls humains de
se réincarner. C'est généralisé dans la nature. Les animaux le font
aussi, les végétaux, etc. Selon moi, la loi générale est qu'on se
réincarne toujours dans la même espèce ou en mieux, l'humanité étant une
des étapes, le changement d'espèce étant les conséquences d'une sorte
de saut quantique spirituel. L'objectif est la spiritualisation
progressive de l'entité, par le biais des expériences acquises, avec le
divin comme fin ultime (Teilhard appelle Point Oméga cette fin
ultime). Dans cette perspective, Jésus-Christ est simplement un avatar,
un humain qui a fait le saut quantique vers la prochaine étape
spirituelle et est revenu pour nous en montrer le chemin. Pas Dieu
lui-même.
© Michèle Dessureault, 2006, 2007, 2018
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