Planète Yabloka - Le lever de lune de Napravo

Si le visiteur se rappelle bien, la planète Yabloka a trois lunes: la Nalievo, en forme de pierogi, la Naprotiv, la plus similaire à la Lune,
et la Napravo, en forme de meule de gruyère. Le lever de cette dernière est saisissant. On peut le voir de partout et des kiosques de contemplation de ce satellite naturel ont été élevés ici et là, tel celui à droite, sur l'île Vostoki.

Comme vous pouvez le constater dans l'illustration, elle est très rapprochée de Yabloka. Et pour la voir si grosse, c'est qu'elle est toute petite. Sa forme évocatrice du célèbre fromage helvète est on ne peut plus évidente. Sa vitesse de translation autour de la planète est aussi très rapide. Le touriste sera bouleversé de voir apparaître tout à coup dans le ciel cette immense meule de gruyère lancée à toute vitesse vers le haut.

L'accumulation de tous ces éléments astronomiques crée un effet gravitationnel dramatique tout le long du chemin suivi par la Napravo autour de sa planète. Mais ce chemin est étroit, tout au plus quelques kilomètres. Ainsi, cette dernière est entourée d'une ceinture de volcans actifs, certains étant sous-marins. La zone subit régulièrement des tremblements de terre, à l'échelle 8 de Richter lorsque la Napravo est directement au-dessus. Les tsunamis n'y sont pas non plus des phénomènes rares. Par contre, la seule partie ouverte aux touristes, l'archipel d'Ostrava, est suffisamment loin pour être épargnée par ces catastrophes, les montagnes du sud servant de barrière efficace. Tout au plus on sentira un léger frémissement sous les pieds.

Les visiteurs friands de sensations fortes n'hésiteront pas à monter dans les kiosques de contemplation. Ceux-ci sont construits dans des matériaux captant et amplifiant les frissons sismiques. Lorsque la Napravo s'élève dans le ciel ils se mettent à gondoler et tanguer avec de plus en plus d'énergie pour reprendre leur forme normale dès qu'elle se couche à l'horizon. Des médicaments contre la nausée sont fortement recommandés.  


© Michèle Dessureault, 2020